Dans une séance de coaching, l’approche sensible tient une place essentielle. Nous avons chacun une manière particulière d’appréhender le monde, d’entrer en relation avec l’autre.
Nos perceptions sont l’actualisation des traces de nos premières expériences de vie. La réception de ces perceptions originaires du monde extérieur qui atteint tous nos sens, va marquer durablement nos sensations et donc notre monde intérieur. Ces capteurs vont déclencher chez nous des émotions, des sentiments. Au fil de l’âge et des détachements que grandir implique, ils vont nourrir notre réflexion et notre vision de la vie.
Notre singularité est liée de façon déterminante à notre sensibilité. C’est une richesse à laquelle il est toujours possible de se relier. Cette ‘’faculté de sentir’’ nous permet de percevoir les moindres nuances émotionnelles chez la personne accompagnée puisqu’elles entrent en résonance avec les nôtres.
La sensibilité est l’espace de la demi-teinte. Elle favorise une finesse d’observation, une perception subtile. Elle permet l’empathie, la capacité de se mettre à la place de l’autre, sans se perdre. Elle développe notre capacité d’accueil de l’inconnu. Une intonation de voix, un changement de position du corps sont des marqueurs qui nous mettent en éveil. Etre capable d’entendre, d’un côté, la colère, la souffrance, la peur qui peuvent se manifester par des traces rouges sur le cou, un repli du corps et d’un autre côté, la joie, le plaisir, la satisfaction, associée à une brusque révélation sont aussi des indices, qui montrent le lien entre la parole énoncée et des manifestations corporelles. Ces micro-signes indiquent que ‘’quelque chose’’ est à l’œuvre en interrelation étroite entre l’autre et nous.
Pour être dans cette approche de l’autre, ne faut-il pas avoir fait d’abord un chemin personnel avec une personne compétente avec qui l’on a pu élaborer sa propre souffrance, ses propres résistances, pour être capable de reconnaître celles de la personne que nous accompagnons ?
Si nous savons différer notre parole, contourner, assouplir nos réactions, c’est bien parce que nous avons expérimenté et élaboré pour nous la force des défenses et leurs raisons d’être. Nous sommes passés de la perception à la sensation, du sentiment à la pensée pour arriver à une connaissance plus fine des fonctionnements de l’être humain.
Par Odile Mora
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